Quand faut-il écrire en italique ?

Écrire certains mots en italique, c’est un jeu d’enfant sur un ordinateur. Certains utilisent l’italique au hasard, quand bon leur semble, parfois avec prodigalité. Or, des règles bien précises président à l’emploi de l’écriture en italique. Comme toujours en orthotypographie, son utilisation à bon escient est gage de sens, de précision et d’élégance.

L’italique est obligatoire dans des cas bien définis

L’écriture en italique est une question de précision. Si vous souhaitez soigner votre écriture, employez obligatoirement l’italique pour :

  • les mots étrangers, sauf ceux qui figurent dans les dictionnaires de français (les dictionnaires en ligne comme le Larousse sont les plus à jour en la matière) ;
  • les mots d’argot et les néologismes ne figurant pas encore dans les dictionnaires les plus à jour (cf. remarque ci-dessus) ;
  • les notes de musique, les lettres de l’alphabet, les termes renvoyant à eux-mêmes (exemple : bourdon et blues sont des synonymes de cafard) ;
  • les locutions latines non francisées (ex. : alea jacta est) ;
  • les devises, quelles soient rédigées en français ou dans une langue étrangère (exemple : Honni soit qui mal y pense) ;
  • les titres d’œuvres (livre, film, œuvre musicale, etc.) et de périodiques – ne mettez l’article défini en italique que s’il fait réellement partie du titre (exemple : les Fables de La Fontaine, le quotidien Le Figaro) ;
  • les noms donnés à des créations commerciales ou industrielles (parfum, modèle de vêtement, de mobilier, etc.), même fabriquées à de très nombreux exemplaires (exemple : la célèbre lampe Pipistrello de Gae Aulenti) ;
  • les titres de réalisations, opérations, programmes à caractère technique, administratif ou militaire (exemple : le programme Ariane 6) ;
  • les noms propres de véhicules (terrestres, maritimes, aériens, etc.) s’appliquant à un seul véhicule (exemples : le Titanic, la navette Discovery, Ariane 5) ;
  • les noms d’enseignes commerciales s’ils sont cités dans leur intégralité : on écrira « j’ai réservé une table au Cèdre » mais « le meilleur restaurant de la ville est Le Cèdre ». Toutefois, lorsque le nom de l’enseigne commence par un nom commun indiquant le type d’activité ou de commerce (quincaillerie, pharmacie, bistrot, etc.), l’italique est facultatif si son absence ne crée pas d’ambiguïté (on écrira donc indifféremment : « J’ai commandé un livre à la librairie du Lycée » ou « j’ai commandé un livre à la Librairie du Lycée »).

Remarque : pour les titres d’œuvres, noms propres de véhicules et noms d’enseignes commerciales (qu’ils soient ou non en italique), n’oubliez pas d’appliquer aussi les règles d’emploi des majuscules dans les titres.

L’italique facultatif

L’italique peut aussi avoir une fonction expressive ou subjective en permettant d’insister sur un terme ou de le dénoncer.

  • on peut écrire un terme en italique pour insister dessus, mais n’abusez pas de ce procédé, faites plutôt confiance à l’intelligence de vos lecteurs ; pour mettre en valeur un terme (dans un texte non littéraire, un document de travail), pensez plutôt au gras ;
  • de même, il est inutile de mettre en italique un mot entre guillemets ; choisissez l’un ou l’autre, sachant qu’ils ne sont pas interchangeables. L’italique est plus objectif que les guillemets car il renvoie au terme. En revanche, les guillemets renvoient à un locuteur ou à l’auteur pour signifier que ce dernier n’assume pas le mot entre guillemets, qu’il le prend avec des gants, avec des pincettes.

Quand ne faut-il PAS recourir à l’italique ?

Ne cédez pas à la tentation de l’italique pour écrire :

  • les noms de marques ou de type (la fusée Ariane, une Citroën, une Clio, une Vespa, etc.) ;
  • les noms d’organismes, associations, clubs sportifs, festivals, salons, foires, etc. ;
  • les titres de traités ou de textes de loi ;
  • les noms des livres sacrés ;
  • les parties d’une œuvre (article de journal, chapitre d’un livre, etc. : il faut alors employer les guillemets) ; si une partie d’une œuvre possède un titre propre, il sera composé en italique lorsqu’elle est citée seule, mais entre guillemets si le nom de l’œuvre générale est également cité (on écrira « “L’Été 14” précède l’épilogue des Thibault, de Roger Martin du Gard » mais « dans L’Été 14, Jacques Thibault rejoint des pacifistes en Suisse »).

Remarque : dans un texte déjà composé en italique, on mettra en « normal » (c’est-à-dire en romain) ce qu’on écrirait en italique dans un texte en romain.

Conclusion

Voilà donc les cas les plus fréquents dans lesquels l’emploi de l’italique s’impose. N’oubliez pas que le respect des règles typographiques est une autre façon d’améliorer son orthographe ! Il existe aussi des cas particuliers ou moins courants. Si vous y êtes confrontés, consultez l’inestimable site Orthotypographie. On peut aussi se procurer le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale ou d’autres codes typographiques.

admin8600

Musicienne et traductrice de formation, amoureuse des mots depuis toujours, je suis venue à la rédaction et à l'écriture par le biais de la traduction.

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